Nick Jordan : les éditeurs

Les Éditions Gérard & C°

Vouloir écrire ici une histoire des éditions Marabout serait pure prétention de ma part. En effet l’aventure de cette société est tellement riche qu’il faudrait un ouvrage complet pour en venir à bout. Cela tombe bien car Jacques Dieu a écrit cet ouvrage! Vous comprendrez aisément que je m’en sois inspiré pour ce bref aperçu.

L’histoire de Marabout débute en 1930. A cette époque deux imprimeurs, Thomas Gérard et Georges Mistet, s’associent pour fonder la société Gérard et C° dont le siège est situé à Verviers. Cette société a pour but d’exploiter un atelier d’imprimerie. L’entreprise est florissante et c’est là qu’André le fils de Thomas Gérard apprend le métier. Deux points ont leur importance : le premier est qu’André Gérard fait parti des scouts de Verviers depuis son plus jeune âge ou il est devient chef de troupe. Le deuxième est que la guerre coupe court à la carrière de diplomate qu’il envisageait. Démobilisé dès 1940 il revient vers l’imprimerie familiale. Voulant se démarquer de l’activité classique de l’atelier, il crée une association sans but lucratif et fonde Scout Press fin 1943. En 1944 parait Feux de camp, un numéro spécial de 150 pages de la revue Carrefour, dédié aux scouts alors en captivité. Voulant se mettre au service des scouts de son pays il lance Scout Magazine.

Parallèlement à l’histoire d’André Gérard, se déroule celle de Jean-Jacques Schellens. Fils de consul, sérieux dans ses études, Jean-Jacques Schellens est également un scout fervent. Bien considéré par ses chefs, il gravit rapidement les échelons de la hiérarchie jusqu’à devenir chef de meute. Après la guerre le commissaire scout aux relations internationales lui propose de diriger les éditions scoutes. C’est ainsi qu’André Gérard et Jean-Jacques Schellens se rencontrent.

Contactée par une société d’éditions anglaise qui souhaite s’implanter en Belgique, l’imprimerie Gérard et C° sort son premier livre en février 1947. La couverture est « plastifiée » ce qui est unique en Europe. C’est ainsi que naît pour le compte de cette société anglaise la collection La Tour de Londres bientôt suivie de la collection Le Livre Plastic. 22 volumes seront imprimés en tout. En 1948, suite au décès de son père, André Gérard devient responsable de l’imprimerie. C’est a peu près à cette époque que le contrat avec la société anglaise est rompu. C’est une chance pour André Gérard qui va pouvoir voler de ses propres ailes. Avec son ami Jean-Jacques Schellens, il démarche de grandes maisons d’éditions pour obtenir des titres à publier. Il édite également quelques traductions d’ouvrages anglo-saxons.

Probablement influencé par des éditeurs anglais ou américains qui ont pour emblème un animal (tel un pingouin pour Penguin books) André Gérard dépose en 1949 le dessin d’un marabout ainsi que le nom COLLECTION MARABOUT. En mars 1949 sort le premier roman de cette nouvelle collection La vallée n’en voulait pas de Jane Abbot. Pour asseoir sa collection André Gérard fait feux de tout bois n’hésitant pas innover. C’est ainsi que la quatrième page de couverture parle du roman, de l’auteur, montre même sa photo! Du jamais vu à l’époque! Viendront aussi des signets, des liseuses, des lettres adressées aux lecteurs et publiées au sein même des ouvrages, un référendum, etc. Une importante campagne de publicité est également dirigée vers les libraires et les distributeurs. La collection rencontre un gros succès public.

En 1951 paraît le premier volume de la toute nouvelle collection Marabout-Géant, Anna Karénine de Tolstoï. Cette même année Jean-Jacques Schellens entre officiellement chez Marabout comme directeur littéraire. Début 1952 une troisième collection voit le jour : Marabout-Service dont le premier titre est le célèbre Comment soigner et éduquer son enfant du docteur Benjamin Spock.

En février 1953 Le Livre de Poche voit le jour. C’est une réalisation d’Henri Filipacchi et de l’éditeur Hachette. Cette collection propose des romans issus d’autres collections à un prix défiant la concurrence. Chez Gérard et C° on comprend que ces livres au prix attractif vont surtout attirer les jeunes aux moyens financiers limités. Jean-Jacques Schellens lance alors une idée à laquelle il pensait depuis quelques mois déjà : une collection dédiée aux adolescents et vendue à un modeste prix. C’est ainsi que naît le 6 mai 1953 la collection Marabout Junior.

C’est ici que s’arrête pour nous l’histoire des éditions Marabout. Cette modeste étude va porter désormais sur les collections ayant hébergées Nick Jordan. Si ce survol vous a donné envie d’en apprendre d’avantage sur cet éditeur, je ne peux que vous conseiller l’indispensable ouvrage de Jacques Dieu sur le sujet : 50 ans de culture Marabout.

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Editions Labor

Fondées en 1919 les Éditions Labor ont longtemps été considérées comme la plus grande maison belge d’édition. Le catalogue couvre tous les secteurs habituels de l’édition, les sciences humaines et la littérature. Dans les années 80 apparait la collection Espace Nord qui réédite nombre d’auteurs belges francophones. En 1996 la collection Espace Nord Junior est créée qui réédite des auteurs « jeunesse ». Le premier numéro est d’ailleurs consacré à Henri Vernes et aux Chasseurs de dinosaures. Un dossier accompagne chacun des volumes. Cerveaux à vendre, aventure de Nick Jordan, constituera le n° 4 de la collection.

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