Un roman policier, mais pas que, de Higashino Keigo
Dans les affaire de son père décédé Sayaka a trouvé une étrange clé décorée d’une tête de lion et un plan qui semble mené à une maison perdue dans la montagne près d’un lac. Quelle est cette demeure dont elle n’a jamais entendu parler ? A t-elle un rapport avec son enfance dont elle a tout oublié ? Pour tenter de répondre à ces questions Sayaka sollicite l’aide de son ex petit ami qu’elle n’a jamais revu depuis le lycée. Mais elle est loin de se douter que cette mystérieuse maison va les marquer pour le reste de leur vie.
Il est des romans qui dès les premières pages vous capturent et ne vous relâchent qu’une fois la dernière page tournée. C’est le cas ici. Déjà le titre intrigant au possible ne peut que donner envie de lire ce roman mais l’auteur réussi en plus le rare tour de force de nous accrocher en quelques pages. Plus que par son pitch mystérieux on sent rapidement que les personnages, principalement Sayaka mais aussi le narrateur, vont devoir aller beaucoup loin que la simple résolution d’une énigme qui n’est peut-être là que pour mieux les pousser dans leurs retranchements. Car si les névroses de Sayaka, maltraitance, tentative de suicide, vont apparaître rapidement il en est d’autres beaucoup plus profondes qui vont se révéler petit à petit, au rythme de l’avancement de l’enquête.
Se déroulant quasiment en huis-clos l’histoire avance, découvrant les faiblesses des protagonistes au fur et à mesure que les énigmes sont résolues. Ainsi, plus qu’un simple roman policier, Higashino Keigo bâtit une histoire ou le passé, les faiblesses, les petites lâchetés des personnages sont intimement mêlés au récit. Plus d’une fois j’aurai voulu interférer dans l’histoire tant j’avais envie d’aider les personnages à progresser, non pas dans l’enquête car ils se débrouillent très bien sans moi, mais dans leur approche l’un de l’autre.
Vous l’aurez compris, ce récit est l’un de ceux qui marquent, l’un de ceux que l’on a envie de relire aussitôt la dernière page achevée. D’ailleurs il est intéressant, comme souvent, de relire le prologue à la lumière du récit. Et je ne peux que vous encourager à le faire.