Un roman (presque) prémonitoire de Keigo Higashino
En ce beau jour d’été, la compagnie Nishiki Heavy Industries doit présenter à l’agence de Défense du Japon son tout nouveau prototype d’hélicoptère. Les ingénieurs, invités à la fête, sont venus avec femme et enfants. Mais vous connaissez les gamins! Toujours à trainer et à fouiller. C’est ainsi qu’ils se retrouvent dans l’hélicoptère. L’un des deux se trouve encore à bord lorsque l’appareil se met à bouger! Les portes du hangar s’ouvrent et l’hélicoptère prend son envol sous les yeux des ingénieurs qui comprennent que la machine est manipulée à distance.
Une heure plus tard l’hélicoptère s’immobilise en vol stationnaire au dessus d’un réacteur nucléaire. Les autorités reçoivent alors un message de menace : si les centrales atomiques du pays ne sont pas arrêtées, l’hélicoptére bourré d’explosif s’abattra sur le réacteur nucléaire.
Commence alors un suspens en temps réel.
Ce roman date de 1998 et il est évident que la catastrophe de Fukushima a incité l’éditeur à le publier chez nous. Très japonaise dans son style, l’histoire prend son temps et les longueurs sont fréquentes. Néanmoins l’intérêt est ailleurs. En effet, en choisissant ce sujet l’auteur permet aux anti et aux pro nucléaires de s’exprimer. Il scrute aussi l’opinion publique qui oscille entre indifférence et égoïsme. Et l’on s’aperçoit au fil des pages que tous éléments mis en lumière après l’accident du 11 mars étaient déjà bien présents il y a plus de quinze ans.
Un roman à lire pour son aspect visionnaire.